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Cuisine

Les cuisinistes sont-ils (vraiment) nos amis ? – Retour d’expérience (3/3).

Chapitre 3 – Le financement

Pour rappel, vous alliez faire un devis chez votre cuisiniste afin de budgétiser la construction, l’achat ou la rénovation de votre maison.

Çà y est, vous avez choisi la cuisine de vos rêves, le bon de commande est renseigné, il ne reste plus qu’un petit détail : le financement. A ce stade la marche arrière est encore possible.

Le commercial vous proposera avec insistance de laisser un acompte. Rien d’étonnant ni d’illégal, si le montant de celui-ci n’est pas la totalité du prix de la cuisine.

En général la norme est de 30% sous réserve que le prix de la cuisine soit modique (inférieur à 10000 €). Pour les coûts plus importants, il devient compliqué de sortir de son budget un montant plus conséquent et l’acompte peut être réduit à 15 % ou 20 %.

L’argumentaire est que cette somme est nécessaire pour lancer la fabrication de votre cuisine, bloquer les remises grandioses qui vous ont été consenties, etc.

Dans les faits, le concessionnaire a aussi besoin de trésorerie pour faire vivre son activité, mais aussi pour ferrer la bonne prise qu’ils viennent de faire. Il est en effet beaucoup plus difficile de se rétracter une fois une somme versée.

La Solution avec un S majuscule : le crédit affecté !

Petites précisions sur le crédit affecté. D’une façon générale, c’est un crédit à la consommation proposé par les organismes classiques de crédit, Sofinco, Financo, Domofinance, Cetelem…, qui est destiné exclusivement au financement de la cuisine, des panneaux solaires,…

Celui-ci est proposé par le vendeur, qui se frotte déjà les mains de la future bonne affaire pour lui.

Petit retour en arrière. Vous avez fait la démarche de venir chez votre cuisiniste : une fois le bon  de commande signé, VOUS N’AVEZ PAS DE POSSIBILITE DE RETRACTATION, sauf à payer des pénalités variables mais jamais inférieure à 30% du prix de la cuisine. C’est en général le montant de votre acompte !!!

L’organisme de crédit donne « délégation » au vendeur pour vous proposer son financement. « Délégation » est un euphémisme, car les données recueillies sont vraiment très basiques ; l’organisme de crédit étant peu regardant en comparaison des intérêts qu’il va percevoir.

Attention : Ne solliciter pas votre banquier pour ce type de crédit, il vous proposerait un crédit à la consommation classique et celui-ci ne permettrait pas de revenir en arrière sur l’achat de votre cuisine.

Alors pourquoi l’intérêt de ce crédit affecté ?

Dans le cadre de la souscription d’un crédit en général, la loi vous octroie un délai de réflexion de 14 jours durant lequel vous avez la possibilité de renoncer à cette offre de crédit.

Ce délai court à compter de la réception, par le souscripteur, de l’offre d’accord de crédit communiqué par l’organisme lui-même.

Conservez l’enveloppe d’envoi et le cachet de la poste qui y figure. Cet accord étant envoyé par lettre simple ou par mail, c’est cette date de réception qui débutera le délai de réflexion.

Dans le cadre du crédit affecté, qui n’existe que du fait de l’existence d’un bon de commande, vous disposez de ce même délai. Si dans ces quatorze jours vous renoncez à l’offre de crédit, le bon de commande est lui aussi annulé et les acomptes doivent être restitués.

Vous voilà débarrassé de votre cuisiniste un peu trop pressant !

 

Conclusion :

Alors les cuisinistes sont-ils vraiment nos amis ?

La recrudescence des litiges, le nombre de dossiers ouverts auprès de notre agence et les condamnations par les tribunaux auraient tendance à nous prouver le contraire. Mais les personnes pour qui tout se passe bien, ne nous sollicitent pas !

 

Quoiqu’il en soit, pour tout projet et avant toute signature, contactez-nous !